Nationale 3

Saverne - Nancy I : 3 - 3



Notre début de saison de l’année dernière avait été cauchemardesque : 3 défaites d’affilée, dont une cuisante raclée à Saverne (7-0) qui est restée dans toutes les mémoires. Jamais nous n’avions été ainsi laminés. Or, c’est Saverne que nous allions affronter pour cette 3e ronde, avec une soif de revanche à la mesure de la correction subie. Mais les absences de Nicolas et de Claire, tous deux indisponibles ce week-end, n’allaient pas nous aider dans ce sens. Richard, Gérard et Yves venaient cependant compléter notre effectif… sauf que Richard était aux abonnés absents à l’heure du départ pour Saverne. Il resta injoignable, et il a fallu se résoudre à partir à 7 pour les terres alsaciennes.
Une bonne surprise nous attendait toutefois sur place : Saverne n’alignait pas ses mercenaires allemands, ce qui compensait largement, et les absences de 2 de nos titulaires, et notre forfait au dernier échiquier. Nous devenions les favoris de la rencontre. Allions-nous effacer l’humiliation de la saison passée ?

Pour ne pas déroger à la règle, c’est Denis au 3e échiquier avec les Blancs qui termina le premier sa partie. Il remit ainsi les pendules à 0 au niveau du score. Cela n’avait pourtant pas été simple : il avait dû faire face à une forte attaque des Noirs sur son roque, mais il se défendit bien, et il put échanger sa Dame et gagner la paire de Fous. Il obtint ainsi une finale supérieure dans laquelle il put placer une jolie combinaison gagnante où, après avoir sacrifié une qualité et donné une Tour, il récupérait les 2 Tours adverses tout en faisant Dame.

Gérard, au 6e échiquier avec les Blancs, jouait sa première partie en N3. Et il n’était pas à la fête pour l’occasion, car il affrontait un adversaire qui affichait 360 points elo de plus. Mais il ne se laissa pas impressionner, et joua crânement le coup, profitant même d’une incursion quelque peu hasardeuse de la Dame blanche dans son camp pour contre-attaquer à l’aile Dame, et y gagner de l’espace grâce à quelques coups précis. Mais une gaffe au 24e coup lui fit perdre une qualité, et la partie dans la foulée. C’était vraiment dommage, car la manière dont il avait pris l’ascendant sur son adversaire aurait mérité une meilleure issue.

Je (Daniel) rétablis peu après l’égalité au score, en gagnant ma partie au 5e échiquier, où je conduisais les Blancs. A la sortie de l’ouverture, j’avais gagné un pion et obtenu une bonne position, avec une pression à l’aile Dame sur un pion arriéré. Après qu’il eut raté l’occasion de s’en défaire à peu de frais, mon adversaire tenta de défendre cette faiblesse, mais obtint ainsi une position passive et tomba de surcroit en zeitnot, me laissant l’initiative des manoeuvres. Au moment où une petite combinaison allait me faire gagner au moins 1 pion supplémentaire et une qualité, les Noirs tombèrent au temps. Nous en étions donc à 2-2.

Mais Saverne repris l’avantage grâce à un gain au 2e échiquier, où Stéphane jouait avec les Noirs. Il avait pourtant rapidement égalisé. Après plusieurs échanges en milieu de partie, il obtint la paire de Fous, mais dut concéder un pion passé à son adversaire. C’est alors qu’il plaça une combinaison qu’il pensait gagnante, mais son adversaire avait vu un coup plus loin, et il dut finalement concéder 2 pièces pour une Tour. Il essaya bien par la suite, à travers un jeu actif, de créer des menaces sur le Roi blanc, mais son adversaire fut plus rapide dans son attaque de mat et il dut se résoudre à l’abandon.

Christophe au 4e échiquier avec les Noirs, nous fit recoller au score dans la foulée. Face à un adversaire expérimenté, il avait opté pour une défense peu usuelle, pour sortir rapidement des sentiers battus. Si la position qui en résulta était ressérrée pour lui, cela eut cependant l’avantage d’avoir fait consommer beaucoup de temps de réflexion à son adversaire, qui joua solide, mais passif. Christophe tint bon, et profita d’une imprécision pour échanger des pièces, égaliser la position, et entrer dans une finale satisfaisante. Le grand zeitnot de son adversaire fit le reste, car il l’empêcha de voir une suite tactique où il perdit deux pions. Puis il coucha son Roi lorsqu’il s’aperçut, en voulant récupérer un des pions, qu’il allait encore perdre une pièce mineure. On en était donc à 3-3.

Quentin affrontait au 1er échiquier, avec les Blancs, son ami Adrien Jacquot, dont nous avions tous pu apprécier les qualités humaines et échiquéennes lors de son bref passage d’une saison dans notre club. Ces deux-là sont vraiment complices, et on pourrait presque les confondre sur la photo ci-dessus : même attitude devant l’échiquier, même collier de barbe, mêmes lunettes ; bon c’est vrai, l’un est un peu plus frisé que l’autre. Mais si le résultat de la partie fut une nulle, ce fut tout sauf une nulle de salon entre 2 copains. Quentin était un peu mieux à la sortie de l’ouverture. Il continua de chercher à améliorer sa position et à gagner de l’espace. Il put, grâce à un pseudo-sacrifice, créer une faiblesse dans le camp noir. Il gagna également la paire de Fous, disposait des pièces les plus actives, et était mieux au temps, ce qui commençait à faire beaucoup. Mais Adrien sut faire le dos rond et résister à la pression. La position se compliqua pendant le zeitnot réciproque. Le contrôle du 40e coup une fois passé, il apparut que le Roi blanc un peu trop découvert offrait du contre-jeu aux Noirs, et la nulle fut finalement conclue par répétition de coups dans une position égale.

La partie de Yves, au septième échiquier avec les Blancs, allait donc être décisive. Ce qui mit de la pression sur ses épaules pour sa première partie officielle de la saison. Il avait bien négocié l’ouverture, et abordait le milieu de partie avec une position solide qui lui offrait des chances d’attaque. Mais au moment crucial il ne vit pas la suite qui lui aurait permis de prendre l’emprise sur la partie. Lors du passage en finale, il opta pour la suite qui lui assurait une position dominante et des pièces actives, plutôt que d’aller grapiller un pion en laissant l’initiative à son adversaire. Il apparut à l’analyse que c’était le bon choix, qui aurait pu être payant si son adversaire n’avait pas défendu impeccablement la position en établissant une forteresse qui déboucha sur une répétition de coups. Mais Yves avait obtenu l’essentiel : surtout ne pas perdre ! On en restait donc sur ce score de parité de 3-3.

Chacune des 2 équipes, ne jouant pas dans sa configuration habituelle, pouvait au bout du compte s’estimer satisfaite de ce match nul. Et nous d’autant plus que les autres résultats du groupe font que nous restons seuls en tête du classement ! Une confortable situation pour passer les fêtes de fin d’année…

Daniel & ses coéquipiers.



Nationale 4

Nancy II - Vandoeuvre III : 1 - 5

Pour cette troisième ronde, nous affrontions à domicile la plus forte équipe du groupe, à savoir Vandoeuvre 3, et sur le papier il n’y avait pas photo.

Cela commença plutôt mal, puisque André se fit miniaturiser en 17 coups, suite à un horrible Fe7 ?? (au septième coup), contre la jeune Bérénice De Talance.

Puis c’est au tour de Louis au dernier échiquier de rendre les armes dans une sicilienne, contre le fils de l’ancien maire de Nancy, mais en ayant au moins atteint le 40e coup.

Ensuite ce fut au tour d’Antoine de perdre également dans une sicilienne, contre leur deuxième féminine, à savoir Louise, la fille de Claude Adrian.

Cela devenait de plus en plus compliqué, d’autant plus que Pablo au premier échiquier cède également contre un 2161 ! Son commentaire : « On a joué une slave avec beaucoup d'égalité du début à la fin. Après l'échange des tours (on avait une dame et un cavalier de chaque côté) j'ai raté un coup qui annulait et mon adversaire qui était très solide (et sympa !) me l'a fait payer très cher : En 5 coups, j'ai perdu une partie que j'ai mis 30 à égaliser... »

A 4 à 0, l’ombre du fanny commençait à planer, lorsque Tham réussit à faire nul contre un adversaire avec près de 230 points élos de plus que lui !

Puis divine surprise, Denis au troisième échiquier nous apporte un point complet contre un adversaire tout aussi mieux pourvu en élo. Son commentaire : « Mon adversaire a choisi une hollandaise positionnelle dans l’ouverture , j’ai joué relativement rapidement et lui a beaucoup réfléchi et perdu beaucoup de temps dans cette phase de jeu. Le milieu de partie est équilibré mais je sentais que cela allait chauffer pour moi, cependant il commence à être en crise de temps et en zeinot pour le contrôle du 40e coup, ce qui l’a obligé à faire quelques imprécisions. J’ai pu en profiter et il abandonna juste avant le contrôle de temps !!! »

Puis Philippe qui jouait en N4 au deuxième échiquier pour la première fois pour notre équipe, céda également mais après un beau combat contre le fils de mon propre adversaire. Son commentaire : « On a pas très bien joué tous les deux, mais comme le dit l'adage échiquéen, le dernier à faire une erreur a perdu la partie… et ce fut moi. J'avais négocié une belle structure de pions pour la finale : il avait des pions isolés en a2, isolés et doublés en c2 et c3 et isolé en e4 et un îlot en g2 et h3. Les miens étaient bien sagement groupés en deux îlots. Mon adversaire, depuis pas mal de coups, respirait fort, soufflait, et j'avais l'impression de le voir transpirer. Mais avant la finale il y avait le milieu de partie. J'ai voulu gagner le pion c3 et mal m'en a pris… je ne pensais pas que son attaque serait aussi forte, emporté par l'ivresse de la position supérieure j'avais totalement sous-estimé le contre-jeu que je pensais pouvoir contenir. Mon adversaire s'est remis à respirer normalement et le sourire revint sur son visage: sa paire de fous et une tour sur la septième semaient le carnage sur leur passage et on arriva presque au mat… »

Il ne restait enfin plus que ma partie (Roger), qui s’éternisait contre leur capitaine, Jean Vigneron, qui avait choisi également une hollandaise où après l’échange de toutes les pièces lourdes, on est entré en finale de Fous de couleurs opposées, avec le même nombre de pions, et après 62 coups et près de 4h30 de combat, la nulle fut conclue.

Défaite « normale » 5 à 1. Bonnes fêtes de fin d’année à tous et rendez-vous le 8 janvier pour la quatrième ronde et notre première victoire ?!

Roger