Après une longue disette échiquéenne, le championnat de France des clubs reprend ses droits, malgré un contexte fortement impacté par l’épidémie de Covid.
Pour cette première ronde, nous recevions le dimanche 11 octobre l’équipe de Hayange, sur le papier l’une des plus fortes du groupe. Nous ne partions donc pas favori, mais ce match constituait un bon test donc pour évaluer notre capacité à affronter plus fort que nous. Avec les forces dont nous disposons, notre objectif cette saison ne pourra être que le modeste maintien en Nationale 3.

Echiquier Nancéien - Hayange : 2 - 4

Nous avions longtemps tenu la dragée haute à cette équipe de Hayange au cours de ce match, puisqu’après 6 parties, nous n’étions menés que d’un petit point.
Les victoires de Nicolas et Christophe Ba, contre des adversaires mieux classés de 120 points elo, avaient répondu aux défaites de Pablo, Christophe Be et Igli, alors que Philippe obtint la nulle.

Igli fut le premier à céder. Après une ouverture qui s’était plutôt bien passée pour lui, une erreur en milieu de jeu lui coûta la qualité et un pion, et à partir de là, le reste ne fut plus qu’une lente agonie.

Christophe Be, avec les Noirs, était sorti sans encombre de l’ouverture, mais dut céder un peu de terrain en milieu de jeu en perdant un pion central. Il n’y avait pourtant encore rien de décisif, lorsque, dans un moment d’aveuglement, il commit une bévue qui lui coûta une Tour nette … end of game.

La partie de Pablo illustra très bien comment une mauvaise gestion du temps peut rapidement mener à la catastrophe. Il avait très bien négocié l’ouverture, et obtenu une bonne position de milieu de jeu, avec un pion de plus et l’initiative, contre un adversaire pourtant bien mieux classé. Mais pour arriver à ce résultat, il avait consommé la quasi totalité de son temps, il ne lui restait plus que 5 mn pour faire 20 coups. Inévitablement, les imprécisions de sa part s’enchaînèrent dans le zeitnot, et au 30e coup, sa position était devenue déséspérée. Il joua encore quelques coups avant d’abandonner.

Philippe, avec les Noirs, affrontait Luis Azorit au 6e échiquier, un adversaire dont l’attitude devant l’échiquier est parfois déstabilissante (mimiques et marmonnements). Mais cette fois-ci, ce fut plutôt son attaque sur le roque noir qui fut déstabilisante. Une attaque que Philippe avait sous-estimée dans un premier temps, et lorsqu’il en prit réellement la mesure, la situation était déjà très tendue pour lui, avec une menaçante batterie Dame/Tour sur la colonne h. Il eut alors la surprise d’entendre son adversaire, en zeitnot et craignant une possible bévue, lui proposer une nulle qu’il s’empressa d’accepter. Il y a souvent de l’inattendu avec Luis Azorit…

Nicolas avait bien géré son ouverture avec les Blancs. Le jeu passif de son adversaire lui permit de prendre l’initiative et de s’en prendre au Roi adverse resté au centre. Il gagna ainsi un pion, puis une pièce, puis une seconde pièce et paracheva le travail en tissant un réseau de mat, qui amena son adversaire, certes un peu tardivement au vu du retard de matériel, à abandonner.

Christophe Ba avait joué une partie très positionnelle, dans laquelle il avait progressivement pris l’ascendant en mileu de jeu. Il obtint le contrôle de la colonne ouverte d, ce qui lui permit après l’échange des Dames de pénétrer dans le camp noir et d’obtenir un avantage décisif, la pression qu’il exerçait ayant, comme souvent dans ce cas, fait commettre des erreurs à son adversaire.

A 3-2, tout était encore théoriquement possible. Mais tout réside dans le « théoriquement », car ma position et celle de Stéphane étaient plutôt compromises. On a pourtant déjà assisté à des retournements de situation spectaculaires…

Ma partie au 2e échiquier (Daniel) était restée longtemps indécise, avant que mon adversaire ne profite de quelques imprécisions de ma part pour prendre l’ascendant en finale en gagnant un pion qui lui laissa une majorité à l’aile Dame. Il sut ensuite convertir cet avantage en gain sans trop de difficultés. Nos derniers espoirs d’annuler le match s’envolaient donc définitivement.

Mais un beau combat se déroulait encore au premier échiquier, où Stéphane tentait de sauver une finale assez étonnante avec 2 Tours et 2 pions contre 2 Fous et 6 pions. Il avait été surpris dans l’ouverture par les Noirs, et s’était un peu pris les pieds dans le tapis en jouant un mauvais coup après une longue réflexion. Malgré le gain d’un pion, sa position se dégrada jusqu’à devenir déséspérée. Mais les Noirs aussi commirent des imprécisions dans la finale, et le fighting spirit de Stéphane fit le reste, lui permettant d’arracher le demi-point au terme d’une partie marathon de 59 coups. Il est des nulles qui, au vu les circonstances dans lesquelles elles ont été obtenues, procurent autant de satisfaction qu’une victoire !

Malgré la défaite, nous n’avions pas à rougir du score final. Soyons positifs, et disons que c'est de bon augure pour la suite…



Les 2 vainqueurs du jour, masqués comme il se doit. Bon d’accord, le bricolage des masques sur la photo est affligeant, mais personne n’ayant pris de photo du match, j’ai préféré m’exposer au ridicule plutôt qu’à d’éventuelles sanctions pour avoir publié une photo de joueurs sans masques en pleine période de Covid…


Daniel


Addenda du10/11/2020 : il s’avère finalement qu’il y a eu des photos de prises ! Les voici donc. Hum, hum, … c’est tout de même plus convaincant que mon lamentable bricolage ci-dessus !