Quatrième tour de la Coupe de France

Catégorie: Vie du club
Auteur: webmaster

Et un tour de plus dans cette Coupe de France qui nous avait longtemps fui, mais qui depuis 3 ans maintenant s’est décidée nous sourire ! Nous avons atteint les 32e de finales, comme l’année dernière. Et c’est un club alsacien, à savoir Bischwiller, que nous rencontrons à ce stade, comme l’année dernière. Et de plus, un club du TOP 12, comme l’année dernière. Mais cette fois, nous sommes sortis vainqueurs de la confrontation, à l’inverse de l’année dernière.

Les 3 premiers échiquiers étaient depuis la première ronde occupés par Quentin, Denis (le cap’tain) et moi-même, alors que le 4e échiquier avait vu passer successivement Hervé, Christophe et Nicolas. Cette fois, c’est Philippe qui se porta volontaire pour intégrer l’équipe.
Pour essayer de mieux comprendre la psychologie de nos adversaires, nous avions décidé de nous immerger dans la culture locale, en déjeunant sur place. C’est avec une excellente choucroute du cru que nous préparâmes donc notre match.



Première surprise en arrivant au club : Bischwiller ne semblait pas miser sur la Coupe de France, puisqu’ils nous opposaient une équipe à peu près équivalente à la nôtre, alors qu’au regard de leur effectif, il auraient pu faire bien mieux. Mais, dans un mois où 2 week-ends sont déjà bloqués pour les interclubs, il est difficile de mobiliser des troupes pour les dimanches restants. Alors que nous étions venus sans trop d’illusions, tout redevenait donc possible.
Deuxième surprise : leur deuxième échiquier semblait avoir eu des problèmes de transport, et leur président, qui nous avait accueilli, décida de s’y coller en prenant en dépannage le 4e échiquier et en décalant les 3e et 4e échiquiers initiaux d’un cran vers le haut. La feuille de match ainsi définitivement établie, et tout le monde étant prêt, le coup d’envoi de la rencontre fut, d’un commun accord, donné ¼ d’heure avant l’heure officielle. C’était un clin d’oeil du destin, car à peine 4 ou 5 coups avaient-ils été joués sur chaque échiquier, que voilà la porte qui s’ouvre et que leur initial 2e échiquier se présente… à l’heure. Mais trop tard pour participer au match ! C’était dommage pour lui et pour leur équipe, mais ça ne pouvait être que de bonne augure pour nous !

C’est Philippe qui termina le premier sa partie, au 4e échiquier avec les Noirs. Il avait joué l’ouverture un peu trop mécaniquement, et n’avait pas fait attention à une petite combinaison qui lui fit perdre un pion, un “coup de l’élastique”, dixit Denis. Explication de Philippe qui a retenu la leçon : “le Cavalier prend un pion, découvrant un Fou placé innocemment derrière lui ; si on prend le Cavalier, le Fou prend une pièce insuffisamment défendue, et si on prend le Fou, c’est le fourbe Cavalier qui rentre sagement derrière les lignes en reprenant la pièce adverse, avec pour un résultat un pion de moins, quelle que soit l’option choisie”. Les Blancs montèrent ensuite une attaque décisive sur le roque noir, avec une fin de partie au 24e coup. L’affaire était mal engagée.

Mais Denis, en capitaine conscient de ses responsabilités, rétablit l’équilibre au 3e échiquier avec les Noirs. Après une ouverture classique, il accepta sans hésitation de se faire déroquer pour récupérer la paire de Fous. Son adverse passa alors beaucoup de temps à réfléchir, sans trouver de plan efficace. Le seul résultat pour lui en fut un pressant zeitnot, et Denis sait y faire pour rajouter de la pression à la pendule en jouant quasiment à tempo, et en faisant claquer les pièces sur l’échiquier... Il gagna alors successivement 2 pions, avant d’en redonner un sans importance pour obtenir un pion avancé très dangereux sur la colonne h. Suivirent l’échange des Dames et quelques autres manoeuvres qui permirent au Roi noir de pénétrer dans le camp blanc pour soutenir le pion h avancé. Les Blancs finirent par se retrouver en zugzwang, perdirent leur Tour muselée sur la décisive colonne h, et n’eurent plus d’autre choix que d’abandonner.
Egalité donc au score, avec ballotage favorable au bénéfice du gain sur le 3e échiquier.

Mais le milieu de jeu ne s’était pas bien passé pour moi (Daniel), qui jouais au 2e échiquier avec les Noirs. J’avais bien négocié l’ouverture, mais nettement moins bien le passage vers le milieu de jeu, en laissant les Blancs mettre la pression à l’aile Roi où après avoir fait le grand roque, ils avaient avancé leurs pions et menaçaient de créer la rupture sur la colonne f. Un placement malheureux de ma Dame m’empêcha de contre-attaquer à temps sur l’autre aile, et la poussée du pion f mit mon Roi en mauvaise posture. Je dus sacrifier 2 pions pour m’en sortir momentanément, mais la finale qui en résulta était sans espoir. Je continuais de jouer encore quelques coups, en espérant un hypothétique faux pas de mon adversaire. Mais il resta concentré, et convertit son avantage matériel sans faillir. Nous étions de nouveau menés.

Quentin défendait à ce moment-là au premier échiquier avec les Blancs une finale difficile, mais qui restait compliquée et qui pouvait encore receler de nombreux pièges, car les Dames étaient encore présentes sur l’échiquier. Il avait proposé dans l’ouverture un gambit que les Noirs avaient refusé, lui laissant une bonne position. Il avait alors cherché des complications tactiques, mais son adversaire défendit bien et arriva à forcer l’échange des pièces mineures qui annulèrent l’avantage des Blancs, et donnèrent même un avantage aux Noirs à cause d’un pion blanc arriéré en c3. Mais Quentin défendit bec et ongles tout en évitant l’échange des Dames pour, selon ses termes, “garder du venin dans la position” et conserver des chances de gain, car seul un gain pouvait encore nous qualifier. Et ce remarquable esprit d’équipe s’avéra payant : dans le zeitnot, son adversaire trop confiant négligea la sécurité de son Roi, permettant à la Dame blanche d’envahir la position noire et d’emporter la décision.

Nous avions fait le job ! Avec une mention spéciale pour Quentin qui avait pris les risques qu’il fallait pour répondre à notre situation dans le match, et avait arraché la qualification à la force du poignet.

Bon alors, à qui le tour maintenant ?



Daniel


Bischwiller - Echiquier Nancéien : 2 - 2
TARIN Nicolas 2092 - DA SILVA Quentin 2137 : 0 – 1
HAMM Patrick 2034 - RITTIE Daniel 1992 : 1 – 0
KANTZER Romain 1865 - STEININGER Denis 1896 : 0 – 1
REEB Roland 1867 - LAPLACE Philippe 1773 : 1 – 0

Cette qualification méritait bien un petit verre, pris au retour à la Taverne de l’Irlandais !

Published:  25 Jan 2017